« Continuer » au 60ème anniversaire de France Shotokan : Juillet 2024

Entre les 5 et 7 juillet 2024, ce sont environ 350 personnes (un peu moins de 300 karatékas et leurs accompagnants) de France, Suisse, États-Unis, Israël, Canada, Espagne, Belgique, Allemagne et Japon qui se sont retrouvés dans le Sud-Est pour fêter le 60ème anniversaire de l’association nationale France Shotokan. Festivités, entraînements, tournoi international, passage du Godan : retour en images, du point de vue du dojo de Paris….

Jour 1: Premier entraînement, « Continuer »

Rassemblement des participants le vendredi après-midi à Port-Saint-Louis (abrégé ensuite PSL), où le Rhône rejoint la mer Méditerranée. Inscription et remise des goodies dans la chaleur du Sud avant d’attaquer le premier entraînement: Ambroise dirige les ceintures blanches et marron dans le gymnase tandis que les ceintures noires sont menées par notre Shihan Alain Gabrielli dans le dojo.

Celui-ci nous donne un discours et un fil directeur en hommage de Daniel Chemla, l’un des fondateurs de France Shotokan (et donc du dojo de Paris) en 1964. Maître Ohshima, proche de 94 ans, ne se déplace plus pour les anniversaires et la génération de notre Shihan ne sera peut être plus présente au 70ème anniversaire. Alors, comment assurer la continuité de notre pratique, comment « Continuer » à recevoir et dispenser cet enseignement, ce Karate-do, ce trésor, tel qu’on l’a reçu des maîtres et de nos seniors?

Dans une atmosphère dense et concentrée, une revue des bases en Kihon et Kumite réunit les karatekas des différents pays, et les ceintures noires finissent par des séries de Jutte, Kata favori de Daniel Chemla.

Nous nous retrouvons tous ensuite dans l’arène non pas pour des combats de gladiateurs, mais pour un cocktail dînatoire, introduit par un discours d’accueil de la présidente de l’association nationale (Astride Schneider), de l’organisateur (Ronnie Achouch), et du maire de PSL, qui remet la plaquette des 120 ans de la ville à Robert Ametla, leader du dojo local et porteur de la flamme olympique. Place alors aux festivités !

 

Jour 2 : Entraînement, Tournoi International et Réception festive à Arles

Entraînement en extérieur

Le matin suivant nous sommes tous sur la pelouse du stade, d’abord pour l’échauffement et quelques séries de Kihon, puis sommes séparés en deux ateliers animés par les Shihan de la Belgique (Khalid Jouhari, avec les ceintures blanches, marron, et les Shodan) et des États Unis (John Teramoto avec les Nidan, Sandan, et Yodan). Le travail reste autour des bases qui contiennent tout l’essentiel de notre karaté, une pratique épurée et tout en profondeur. Les groupes travaillent respectivement Maegeri (des deux jambes, et enchaînements) et Gyakuzuki, les Godan passant corriger et indiquer.

Tout le groupe forme alors un cercle pour les premières démonstrations de Kata : la matinée est conclue par un Tekki Shodan des ceintures blanches et marrons françaises, avec la participation notable de nos deux grandes adolescentes Anna et Natsuki, qui s’entraînent régulièrement avec les adultes.

Le groupe en entraînement dehors (photos de la ville de PSL)

Shobu Ippon, Hadjime !

Après un déjeuner en self-service sur buffets et bancs, c’est parti pour le Tournoi International. La troupe française menée par Florent est composée de Khalifa (Paris), Hector (Paris), Alexander (PSL) , Samuel (Saint Lô) , Maxime (Orléans) en combats par équipe masculine, Adèle (Orléans) et Ana (Paris) en individuels féminins, plus 3 remplaçants. Surprise pour ceux ci : Charlotte (Paris) est appelée pour avoir un nombre pair de combattantes, Mourad (PSL) et Bao (Paris) sont prêtés respectivement aux équipes « Internationale » (initialement Israël et Allemagne) et Espagne.

Le format Shobu Ippon est très intense et un fin compromis entre efficacité et contrôle: on assiste à des coups de pied Jodan marquant Ippon, un magnifique Oizuki d’Hector, des combats avec des niveaux et gabarits très différents, ou encore une petite finale en individuels féminins très tendue pour Adèle qui refait face à Morgane après le tournoi de Mars. Le tournoi est d’autant plus fort en émotions avec un coup de coude accidentel à la mâchoire d’Ana. Cela se solde en une commotion cérébrale et une entorse cervicale qui lui demanderont beaucoup de repos et qui heureusement ne doit pas lui faire de plus graves répercussions. Souhaitons lui un bon rétablissement et une reprise tout en douceur attendue pour la mi-octobre.

Forts d’un coaching technique, exigeant et de forte mentalité, la délégation française est fière de remporter la 1ère place en équipe masculine, et Adèle obtient la 3ème place sur le podium féminin !

Dîner et réception au Patio de Camargue

Après tant d’efforts et d’émotions, il est grand temps d’avoir un bon réconfort au Patio de Camargue à Arles. Après l’apéritif et la réunion des Godan, à table dans la grande salle pour savourer le repas dans une ambiance festive et gipsy : spectacle de musique et de flamenco, sans oublier l’intervention toujours empreinte d’humour de Gilles Brunot (Godan s’entraînant à Bergerac), ancien secrétaire de FSK qui remettant aux leaders de chaque dojo une petite plaque commémorative. La grande majorité finira la soirée en dansant ou un verre à la main, voire en After aux hôtels…

 Jour 3 : Entraînement, Passage Godan & Gala

L’entraînement, les trois vies

Nous voici déjà au dernier matin, sur la pelouse du stade où le groupe reprend le schéma de la veille avec deux ateliers respectivement dirigés par les Shihan d’Israël (Eli Cohen) et de Suisse (Patrick Mottet) : connexion et Oizuki / Gedan barai d’une part, et Shuto Uke sous différentes formes et applications d’autre part ; enfin, les dernières démonstrations de Kata où les ceintures noires de FSK finissent par Gankaku, menés par Marc Zerhat et Lionel Aguilar (notre directeur technique national). Encore une fois, l’entraînement nous connecte tous entre les générations (Keiko : penser aux anciens) et entre les différents pays grâce à notre filiation commune qui dépasse les barrières de langues.

C’est l’opportunité pour prendre les photos des dojos, des délégations, etc., une belle illustration des fameuses « trois vies » qu’un pratiquant authentique doit considérer : celle de ses juniors, la sienne, et celle de ses seniors. Dans ce thème, le livre du 60ème anniversaire regroupe beaucoup d’articles extrêmement intéressants sur notre historique, notre pratique, et sa continuité : il peut être commandé au dojo (25€) ou à l’association nationale (30€), et on y retrouve des réflexions vraiment profondes sur notre entraînement.

France Shotokan
Toutes les délégations

Passage de grades du Godan

Après un déjeuner de nouveau en buffets et bancs, c’est l’heure du passage du Godan, le grade ultime dans le système du Shotokan Ohshima : 17 candidats présentent leur Kata favori, Iai, les points vitaux (Kyusho) et les techniques de Réanimation. Parmi les Français figurent Philippe Lécouvé, ancien instructeur du jeudi à Paris et enseignant maintenant à Cannes, Sophie Le Bas (Tourlaville, dirigeante du stage spécial du Grand Ouest), et François Léoture (leader du dojo de Baule). Résultats annoncés le soir-même au gala…

Gala au palais du Pharo à Marseille

Tout anniversaire se termine par le gala, qui se passe cette fois au palais du Pharo à Marseille. Une fois toutes les navettes arrivées, les résultats du passage de grades sont donnés par Alain Gabrielli aux côtés des autres Shihan : un peu plus de la moitié des 17 candidats aura la joie d’avoir leur nom appelé parmi les nouveaux Godan, dont les 3 Français mentionnés précédemment !

Le dîner est ponctué de discours comme celui d’Astride, de représentants d’autres délégations, ou encore de Stéphane en compagnie des autres Godan FSK : l’assemblée remet une Tsuba (garde de sabre) authentique à notre Shihan Alain Gabrielli. Alors que le soleil se couche complètement et que la ville brille depuis le Pharo, nous avons encore une pensée pour Daniel Chemla, pour notre combattante en convalescence, et le repas se poursuit avec boissons, musique et piste de danse. Partout des sourires, des liens qui se solidifient ou qui se forment, entre les dojos, générations et pays, des sensations semblables à ce qu’on peut avoir en fin de stage spécial. Enfin, ce sont les embrassades, les « à bientôt », « see you soon », « until next time », et bien sûr : « Continue comme ça », « Continue sur cette voie ».

Quant au dojo de Paris, nous nous retrouverons en entraînements libres pendant l’été, puis à la rentrée en Septembre : et si vous lisiez ceci par curiosité en vue de nous découvrir et nous rejoindre, nous aurons le plaisir de vous accueillir dans cette atmosphère à la fois rigoureuse et chaleureuse qui nous caractérise et qui va de pair avec une bonne pratique, authentique.

Merci encore à tous les participants et aux organisateurs pour cette expérience, et à très bientôt !

« To be continued »…